photo guy Texier

Disparition de Guy Texier, ancien secrétaire général du comité régional CGT Pays de la Loire

C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris ce jeudi 21 octobre le décès de notre camarade Guy TEXIER. La CGT pleure en Guy un camarade fidèle, au militantisme chevillé au corps, une grande figure de notre syndicalisme.

Né le 18 janvier 1938 à Trignac, d’une famille nombreuse de 13 enfants, et très pauvre, ses parents étaient venus depuis le Morbihan pour travailler aux Forges de Trignac. Un choix déterminant qui allait plonger ce jeune garçon dans le grand bain de la métallurgie.

Il vécut les bombardements de Trignac en 1943 et la famille se réfugia dans le Morbihan pendant deux ans.

Son certificat d’étude en poche, il entra en 1952 à l’école d’apprentissage des Chantiers de Penhoët où il obtint un CAP de chaudronnier en 1955. Année où il devint membre de l’Union de la jeunesse républicaine de France (UJRF) jusqu’à sa dissolution en 1955.

Ouvrier chaudronnier aux Chantiers de l’Atlantique, fruit de la fusion des Chantiers de Penhoët avec les Chantiers de la Loire, il adhère à la CGT en 1955, à dix-sept ans, au moment des grands mouvements de grèves dans la métallurgie locale et départementale menées sous la houlette de Jules BUSSON. Ces luttes débouchent sur 22% d’augmentation de salaire et la troisième semaine de congés et lui donnent le goût de la conquête de justice sociale par l’action syndicale.

Ces luttes réclament le don de sa personne, engagent la vie même. Il participe à la grève de 1957 et est témoin de la mort du peintre-caréneur Emile MARQUET le 26 octobre sous la porte des Chantiers : « j’étais tout près… quand la grille est tombée ; on ne s’est pas rendu compte tout de suite qu’il y avait un copain dessous… Et les CRS passaient sur la grille. Il a été littéralement écrasé. »

Il effectue 29 mois de service militaire, dont 25 en Kabylie, et à son retour en décembre 1960, il prend sa 1re responsabilité syndicale en étant élu délégué du personnel aux chantiers.

Son expérience de la guerre d’Algérie le confirme dans ses convictions communistes et il adhère au PCF en 1961.

Il poursuit aussi son engagement syndical au sein de la CGT et devient secrétaire général du syndicat des chantiers de 1962, jusqu’en 1970, puis rejoint l’Union Locale de Saint-Nazaire : « Je suis monté au secrétariat de l’Union Locale au Congrès de 1964. Maurice PICONNIER a été malade à cette époque-là et j’ai pratiquement assuré la direction de l’Union Locale à partir de 1967. Je faisais les quarts aux chantiers et je venais l’après-midi à l’Union Locale. Je commençais à 5 heures du matin et je finissais à 7 heures et demie, 8 heures du soir. »

Il a ainsi participé aux luttes de 1967, avec la grève des mensuels de plus de 2 mois, et aux grèves du 13 mai à mi-juin 1968. Il a su apporter avec d’autres jeunes militants une réelle dimension interprofessionnelle dans l’activité syndicale.

Guy prend officiellement la direction de l’Union Locale à l’occasion du congrès de novembre 1972 pour mener une activité débordante, avec dynamisme, compétence et autorité. A l’image de son caractère !

Dans la même période, il rejoint le secrétariat de l’Union Départementale de Loire Atlantique de 1971 à 1982 pour apporter son expérience à notre camarade Georges PRAMPART.

Il laisse ses fonctions de secrétaire général de l’Union Locale en novembre 1982 pour assurer ses nouvelles responsabilités de secrétaire du Comité Régional CGT des Pays de la Loire et de membre de la Commission Exécutive Confédérale.

En 1995, à son départ en retraite, il quitte à 57 ans et demi, ses responsabilités syndicales mais, infatigable, il s’engage pour des responsabilités politiques.

Retraité, il a néanmoins gardé des responsabilités à la CGT, notamment au sein du syndicat des retraités CGT Métaux. Il participe à la création de l’Institut CGT d’Histoire Sociale en 2007 pour faire vivre et faire connaître le passé de la CGT.

Toujours concernant son engagement dans le devoir de mémoire, il est en 2016, secrétaire général départemental du Comité Départemental du Souvenir des Fusillés de Châteaubriant et Nantes et de la Résistance en Loire-Inférieure.

Il rejoint à nouveau notre Union Locale de Saint-Nazaire en 2018.

Même dans ses derniers moments, Guy avait encore l’énergie de la révolte contre les injustices, le regard aiguisé pour analyser les enjeux sociaux et politiques actuels.

Avec la disparition de notre camarade Guy TEXIER, c’est une page de notre histoire sociale locale, de notre patrimoine syndical et politique qui se tourne. Il demeurera un modèle pour de nombreux militants de la CGT.

Damien Girard pour l’Union Locale CGT de Saint-Nazaire