Communiqué de la CGT de l'unité de production de Cordemais

L’actualité médiatico-politique fait revenir Cordemais sur le devant de la scène pour des projets industriels de toutes sortes. En effet après l’annonce du président en campagne Macron de mardi dernier, sur la volonté d’investir 1 Mds€ dans les SMR (Small Modular Réactor), les journalistes, mais pas que, ont tout de suite pensé à notre site pour accueillir cette nouvelle technologie. La CGT tient à affirmer qu’elle n’est pas à l’initiative de cela, même si ce débat ne nous dérange pas. Et c’est positif, cela montre que l’engouement public autour de l’avenir de nos emplois est là !

Pour rentrer un peu plus dans les détails, les SMR sont des réacteurs de faible puissance (entre 25 et 500MW) ayant pour vocation première de remplacer les centrales à charbon par cette nouvelle technologie nucléaire. Et cela principalement à l’étranger, dans des pays qui ne sont pas équipés d’un réseau électrique permettant d’évacuer les 1450MW d’un EPR. Mais il est vrai que pour vendre un produit, il est presque indispensable d’en construire un chez soi et pourquoi pas sur le remplacement d’une centrale à charbon, ce à quoi cette technologie est destinée. Les dates affichées de mise en service sont entre 2030 et 2035 pour une paire de réacteur en France, mais tout cela est uniquement dans les propos évoqués... Quelle en sera la réalité ? Soyons prudent aux promesses qui n’engagent que ceux qui les écoutent.

Pour la CGT à qui la question a été posée par les journalistes et par des élus politiques bienveillants qui ont à cœur à proposer un avenir à nos emplois, répond clairement sur la prudence et sans aucun positionnement. Ce qui est vrai, c’est que notre site pourrait accueillir ce type de moyen de production à la place des Tr2-3 en déconstruction, disposant de la Loire comme atout, ainsi que de l’évacuation d’énergie, et surtout du personnel compétent (même si évidemment des formations seraient à prévoir).

Mais en aucun cas la CGT se positionne sur ce type de projet ! Pourquoi ?

Tout d’abord, ce ne sont que des paroles d’un président en campagne électoral, et que nous, des promesses on s’en méfie comme de la peste...

Ensuite, nous ne connaissons rien de cette nouvelle technologie. Elle fait combien d’emplois ? Il semblerait que ce sont des réacteurs low-cost au niveau des emplois associés. De plus le débat d’installer un moyen de production nucléaire dans le grand ouest est historiquement très compliqué...

Enfin et surtout, ce nouveau moyen de production serait prêt quand ? en 2035 ? On fait quoi en attendant ? Ceux qui veulent nous fermer en 2026 devrait déjà regarder à maintenir l’emploi à partir de maintenant, et par Ecocombust car c’est le seul projet qui est prêt à être déployé et qui prend encore plus d’argument en sa faveur avec la crise énergétique en cours en Europe !

La CGT se positionnera sur tout nouveau projet quand le moment crédible se présentera. Pour le moment, la CGT dans sa globalité (jusqu’à Philippe Martinez) se mobilise et continue les entrevues gouvernementales pour démontrer l’aberration de l’abandon d’Ecocombust et la nécessité de le déployer pour maintenir les emplois à minima jusqu’à ce qu’un nouveau moyen de production fiable soit installé sur notre site de travail.