Comité Régional CGT des Pays de la Loire

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Attaque policière contre la CGT à Nantes

syndicaliste pas voyou

Le 13 avril 2023, à l’issue de la manifestation nantaise, les CRS, la gendarmerie et la BAC réunies ont délibérément et violemment attaqué la CGT, ses militant.es réuni.es autour des derniers camions syndicaux place de la petite hollande.

La question politique qui se pose c’est à quel niveau l’ordre a été donné. Par ce communiqué la CGT 44 interpelle l’autorité préfectorale pour lui réclamer des comptes.

Monsieur le préfet, quels sont vos arguments ? Il va sans dire que lorsque l’on touche à un.e militante de la CGT, c’est toute la CGT qui est touchée. Il va sans dire que les blessé.es vont porter plainte Il va sans dire que nous informerons la population nantaise des pratiques policières du maintien de l’ordre.

Attouchement sexuel d’étudiantes nantaises, violences policières à Saint- Nazaire, comme dans de trop nombreuse ville de France, déluge de grenades à Sainte Soline, puis ce 13 avril à Nantes, des caps sont franchis de façon constante et progressive, sans parler des assignations, réquisitions, déblocages de piquets de grève agressifs comme à Donges....

La police agresse la CGT parce qu’elle est la CGT, c’est-à-dire une organisation contre-pouvoir du capitalisme et ouvertement antifasciste.

Un an après le second tour de l’élection présidentielle de 2022 la France a pris la voie d’un régime illibéral autoritaire.

Après les attaques délibérées de l’État contre la jeunesse, contre la LDH, contre la CGT, c’est l’escalade qui permet de poser la question : « L’État français, non content d’être en dehors du cadre démocratique, prend-il le chemin du fascisme ? »

appel des délégué.e.s du congrès confédéral de la CGT

délégués congrès

Les 942 délégué.e.s réuni.e.s au Congrès de la CGT à Clermont Ferrand réaffirment leur opposition à la réforme des retraites portée par le gouvernement et le patronat. La CGT juge indispensable de donner une ampleur sans précédent à la mobilisation du 6 avril, d’amplifier le rapport de force par la multiplication des actions de grève, blocages, occupations décidées en assemblée générale.

Après 10 journées de temps fort d’une mobilisation historique qui ont réuni des millions de personnes, dans la rue partout en France métropolitaine et en Outre-Mer et alors que des salarié.e.s sont en grève reconductible dans le pays, Emmanuel Macron ne peut plus rester sourd et aveugle face au rejet massif de sa réforme antisociale.

Le gouvernement est prêt à tous les mauvais coups pour sortir de la crise dont il est responsable. Non à l’allongement de la durée de cotisations, non à la retraite à 64 ans ! Oui au retrait pur et simple de cette réforme illégitime, injuste, injustifiable et injustifiée ! Il n’y aura ni médiation, ni compromis.

La CGT réaffirme son exigence d’une retraite pleine et entière à 60 ans avec des départs anticipés pour tous les travaux pénibles et le maintien de tous les régimes pionniers.

Les délégué.e.s du 53ième congrès de la CGT condamnent avec la plus grande fermeté les actes policiers et des patrons. D’où qu’elles viennent, les violences ne réduiront pas la colère du monde du travail qui anime cette mobilisation sociale historique. La CGT condamne les réquisitions et le non-respect du droit de grève, droit à valeur constitutionnelle. La CGT exige la suppression de toutes les poursuites judiciaires des militant.e.s dans le cadre d’actions syndicales et de manifestations.

Après des années d’austérité salariale, de plus en plus de salarié.e.s, précaires, privé.e.s d’emploi, jeunes et retraité.e.s n’arrivent plus à faire face à l’inflation, cela ne peut plus durer. La CGT réaffirme l’ensemble de ses revendications : augmentation des salaires, SMIC à 2 000 euros, remise en place de l’échelle mobile des salaires, dégel du point d’indice…

Pleinement mobilisé.e.s contre la réforme des retraites, les délégué.e.s du 53ième congrès s’élèvent contre la dégradation de la situation internationale et réaffirment leur engagement pour la paix et la solidarité internationale entre les peuples et clament sans ambiguïté leur refus de la guerre.

Face à cette oppression du capital et de ses relais et face à l’urgence climatique, nous confirmons nos valeurs fondamentales de classe, de masse, de démocratie et d’indépendance. Nous réaffirmons que dans cette lutte violente du capital contre l’humanité et la planète, notre force est d’œuvrer à rassembler le monde du travail le plus largement possible, comme la CGT le fait depuis 128 ans.

Les congressistes du 53ième congrès rappellent leur engagement dans le combat pour l’égalité entre les femmes et les hommes ainsi que la lutte contre toutes les discriminations et toutes les violences sexistes et sexuelles. Le congrès dénonce l’agression d’un camarade à Albi par un groupuscule d’extrême droite.

Les délégué.e.s du 53ième congrès appellent également le monde du travail à garder la plus grande vigilance et la plus grande fermeté contre l’extrême droite et ses idées nauséabondes. Les délégué.e.s du 53ième Congrès représentant toute la CGT affirment que nous resterons le syndicat de toutes et tous, quels que soient leurs origines, leurs genres ou leurs croyances.

Nous sommes face à de multiples urgences qui nécessitent la mise en œuvre de véritables ruptures remettant en avant l’humain, la réponse aux besoins fondamentaux de la population et l’émancipation des travailleurs.euses.

Le 53e congrès appelle les salarié.e.s, retraité.e.s, privé.e.s d’emploi et les jeunes à s’engager dans toutes les luttes proposées, menées et organisées par la CGT et à la reconductibilité sous toutes les formes. Le 53e Congrès appelle l’ensemble des salarié.e.s à poursuivre leur engagement dans les grèves en cours, à venir amplifier les mobilisations et à rejoindre la CGT pour lutter toutes et tous ensemble JUSQU’À LA VICTOIRE !

Sophie Binet élue sécrétaire générale de la CGT

Sophie Binet

La CGT a tenu son 53e congrès du 27 au 31 mars à Clermont Ferrand, dans un contexte de luttes contre la réforme des retraites.

942 délégué.es représentaient les syndicats CGT des entreprises et services publics de toute la France. Moment démocratique essentiel du syndicat, les délégué.es ont débattu du bilan d’activité et financier de la mandature écoulée.

Ils ont travaillé sur le document d’orientation, feuille de route de la CGT pour la mandature qui s’ouvre.

Après plusieurs mois d’échanges dans les syndicats, la CGT s’engage à construire un syndicalisme de rupture sociale pour lutter contre les politiques libérales et financières et gagner de nouveaux droits, à développer ses forces et son audience électorale, pour élever et élargir le rapport de force.

Le document a été voté à 72,79%. Après l’intégration des amendements, il sera publié dans les prochains jours.

Les délégué.es ont élu la nouvelle direction composée de 66 membres et sa nouvelle secrétaire générale, Sophie Binet.

Dans ses conclusions, la nouvelle secrétaire générale a salué les camarades en grève depuis plusieurs semaines pour le retrait de la réforme des retraites.

Elle a remercié les camarades bénévoles qui ont assuré l’organisation du congrès et les délégués qui ont vécu une semaine difficile. Si le congrès s’est tenu sur une terre volcanique, « on a empêché l’éruption » a-t-elle insisté, et a regretté « qu’on soit parfois plus dur entre nous qu’avec les patrons ».

L’ambition est de retrouver des relations pacifiées grâce à notre culture de débats et notre culture de la lutte. À partir du document d’orientation ambitieux, la CGT va lancer une grande campagne de syndicalisation, et porter la reconquête industrielle et le développement des services publics.

Elle a souligné la marque de fabrique de la CGT : porter les questions sociales et environnementales en partant de nos métiers et notre travail dans le contexte de la mondialisation.

La nouvelle secrétaire générale s’est félicitée de l’ambition de la CGT de lutter contre les violences sexistes et sexuelles et a remercié Philippe Martinez pour son engagement à la tête de la CGT.

session du CESER du 23 mars 2022

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La session du 21 mars s’est déroulée dans le contexte du mouvement de lutte contre la réforme des retraites. Elle a démarré avec 30 minutes de retard, du fait des blocages de circulation automobile, réalisés par les salariés en lutte.

Les mandatés et mandatées de la CGT ont décidé de ne pas siéger lors de cette session, étant en action dans la rue et les entreprises

Notre camarade Yvic Kergroac’h a cependant participé en tant que président de commission et co-animateur du groupe de travail sur l’évolution de l’organisation du CESER.

Cette session était précédée la semaine précédente d’un débat sur les fonds européens

La session n’a pas donné lieu à l’examen d’une modification du budget. Les dossiers évoqués étaient donc les suivants :

- l’évolution du CESER - la contribution sur la stratégie sportive régionale - l’avis sur le plan d’action eau potable - l’avis sur le soutien à la filière salicole - l’avis sur les documents en matière de mobilité

L'essentiel de la section dans l'express 010 du groupe CGT au CESER !

communiqué suite incendie logement maire de st brévin

logo ud44

Le 23 mars 2023

Les organisations syndicales et associations : Attac, Confédération Générale du Travail, Fédération des Amicales Laïques-Ligue de l’enseignement, Fédération Syndicale Unitaire, France Palestine Solidarité, Ligue des droits de l’Homme, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples, Syndicat des Avocats de France, Union syndicale Solidaires réunies dans le Collectif de Lutte pour les droits et les libertés Ensemble contre les idées et les actes des Extrêmes Droites (CLECED) tiennent par ce communiqué à apporter leur soutien total à Yannick Morez, maire de St Brévin, victime d’un acte de violence d’une gravité extrême. Ce jet de cocktail molotov fait suite à des menaces à son encontre, celle de sa famille suite à son engagement d’élu pour l’implantation d’un centre d’accueil de demandeur·euses d’asile sur la commune dont il est l’édile. Outre le maire, d’autres élu·es et personnes brévinois·es ont été menacé·es à Saint Brévin. Un tract distribué en début d’année par des personnes s’opposant au CADA fait l’objet de plaintes pour provocation à la discrimination raciale.

Cet acte fait suite à la pression de groupes qui se situent à l’extrême droite, notamment le samedi 25 février devant la mairie de St Brévin, appelant pour certains à prendre les armes contre les étrangers et leurs soutiens. Il s’agit d’un avertissement pour toutes celles et ceux qui soutiennent les personnes exilées. Les organisations syndicales et associations : Attac, Confédération Générale du Travail, Fédération des Amicales Laïques-Ligue de l’enseignement, Fédération Syndicale Unitaire, France Palestine Solidarité, Ligue des droits de l’Homme, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples, Syndicat des Avocats de France, Union syndicale Solidaires réunies dans le Collectif CLECED soutiennent la ville de St Brévin dans sa décision d’implanter un CADA et entendent continuer à se mobiliser auprès de Yannick Morez et de ses adjoint·es pour que la démocratie locale perdure et ne soit en aucun cas menacée.

Face à cet acte de violence d’une gravité extrême, notre Collectif exprime le souhait que l’enquête actuellement en cours permette d’identifier les responsables et qu’une réponse pénale adaptée soit apportée.

Pour le collectif

L’UD CGT 44

Réforme des retraites : quelques milliards d’économies pour un cout social immense

affiche retraite

Le gouvernement n’a pas cessé de répéter depuis des mois que le système des retraites serait à l’agonie du fait d’un déficit immense et que la réforme qu’il tente d’imposer serait le seul moyen de le sauver. De manière malhonnête, le gouvernement a cherché à creuser artificiellement le déficit affiché et continue de refuser d’augmenter les recettes du système malgré des pistes sérieuses et nombreuses comme nous le démontrons ici. Il est désormais clair que le discours alarmiste du gouvernement a été battu en brèche et n’a pas pris auprès de la majorité des citoyen·nes.

Après avoir tout basé sur l’argument de la nécessité financière, force est de constater que malgré toute la violence sociale de cette réforme, le gouvernement ne résout même pas l’équation budgétaire qu’il s’est lui-même imposée.

1. De maigres concessions accordées à la droite La réforme prévue par le gouvernement est d’une telle brutalité que les parlementaires « Les Républicains » ont conditionné leur vote à des mesures pour « adoucir » la réforme. Le gouvernement n’ayant pas de majorité sans eux et voulant si possible éviter un énième 49.3, il a été forcé d’intégrer quelques mesures demandées par « Les Républicains ».

Malgré tout le bruit médiatique autour de ces concessions, il faut souligner tout de suite qu’il ne s’agit que d’un pansement sur une jambe de bois qui ne touche pas au coeur du texte et ne le rend en rien le texte acceptable ou moins rétrograde.

Initialement, les économies brutes prévues étaient estimées à 17,7 milliards d’euros à horizon 2030 selon Bruno Le Maire. Le projet initial prévoyait également donc une marge de 4,2 milliards d’euros (par rapport aux 13,5 milliards de déficits projetés en 2030) pour financer les dispositions spécifiques sur la pénibilité, les carrières longues ainsi que la revalorisation de quelques pensions.

Les concessions accordées aux sénateur-rice-s « Républicains » se chiffrent à 600 millions d’euros supplémentaires pour le système des retraites. Le projet de réforme sorti du Sénat prévoit donc toujours 12 milliards de coupes budgétaires. Ce sont donc 12 milliards d’euros d’économies qui porteront sur les retraités en devenir. Il s’agit donc toujours d’une réforme brutale supportée d’ici 2030 par une petite partie de la population (les personnes proches de la retraite) et par la suite par toutes et tous sous forme de recul de l’âge de départ et d’augmentation de la durée de cotisation.

Les sénateurs des « Républicains » ont d’ailleurs rappelé que ce n’était pas eux qui allaient voter le texte de la Macronie mais que c’était la Macronie qui reprenait ce qu’eux défendaient depuis des années : il ne faut donc pas être dupes sur leurs intentions.

2. De nouvelles exonérations offertes au patronat Une des mesures défendues par « Les Républicains » vient très bien rappeler leur logiciel politique. Pour résoudre le problème du chômage des « seniors », les sénateurs ont inscrit dans le texte la création d’un « CDI senior ». L’objet de ce contrat est de prévoir de nouvelles exonérations de cotisations sociales pour les employeurs. En l’occurrence, les employeurs qui embauchent des seniors seraient exonérés de cotisations famille.

Cela coûterait environ 800 millions d’euros pour la branche famille. Rappelons que les exonérations de cotisations sociales se chiffrent déjà à 85 milliards d’euros en 2023 !

Il s’agit donc d’une mesure qui coûterait cher à l’État pour des effets nuls sur l’emploi mais des gains certains pour les entreprises. Reste à voir si cette mesure résistera à la commission mixte paritaire car le gouvernement n’y est pas favorable.

3. Un système toujours en déficit en 2030 ? Le gouvernement se fait prendre à son propre piège. En effet, selon ses hypothèses exagérées pour plomber le déficit, ce dernier devrait être de 13,5 milliards d’euros en 2030.

Or en comptant les nouvelles mesures votées, les économies nettes prévues s’élèvent à moins de 13,5 milliards. A force de vouloir jouer aux alarmistes et afficher un déficit immense, le gouvernement se retrouve dans une situation où sa réforme ne parvient même pas à combler ce pseudo-déficit !

Selon le scénario du gouvernement, le système de retraites serait donc encore en déficit de 600 millions d’euros en 2030 malgré la réforme.

Il est de plus en plus clair que le gouvernement s’arc-boute à faire passer sa réforme à n’importe quel prix, pour sa crédibilité politique mais aussi et surtout par dogmatisme.

Les bienfaits budgétaires de la réforme sont encore plus fragiles lorsque l’on tient compte des coûts cachés.

4. Des coûts cachés, hors du système de retraites Jusqu’ici on ne parlait que de l’impact budgétaire sur le système de retraites en tant que tel mais une réforme des retraites a des effets qui vont bien au-delà. Le gouvernement s’est bien gardé d’en tenir compte dans son étude d’impact alors que des chiffrages ministériels ont déjà été fait dans le passé. Il n’a pas non plus cherché à actualiser ces chiffres malgré l’enjeu financier est majeur.

En effet, repousser l’âge de départ a par exemple un effet sur la santé des travailleur-se-s qui doivent rester en emploi deux années de plus, ce qui augmente donc les dépenses liées aux accidents et maladies professionnelles et aux arrêts de travail, plus nombreux lorsque l’on vieillit. Pour celles et ceux qui ne sont plus en emploi, cela fait deux années supplémentaires à attendre la retraite et vient donc augmenter les dépenses de prestations sociales et de chômage. Il y a là un coût budgétaire important mais aussi et surtout un coût social important.

On fait donc des économies sur les pensions de retraites mais en contrepartie on verse davantage d’autres prestations sociales. On parle techniquement « d’effets de déversement ». On peut estimer ces surcoûts à 3,5 milliards d’euros.

Sachant que l’objectif du gouvernement est une économie sur le système de retraites mais surtout au niveau des finances publiques prises dans leur globalité, il est important d’avoir cette vision élargie.

Le risque, observé après la réforme de 2010, est donc de reporter les déficits sur d’autres organismes ou branches de la Sécu pour ensuite justifier leur réforme comme cela a été le cas avec l’assurance-chômage. Ou risque ici d’avoir des surcoûts importants pour la branche AT/MP alors même que la réforme prévoit un transfert d’une partie de ses recettes vers le système de retraites.

Un autre coût, qui ne concerne pas les finances publiques, est rarement discuté : il s’agit de l’augmentation du coût des complémentaires. De fait, les travailleur-se-s étant en moyenne plus âgé-e-s, les besoins seront plus importants. Ce coût pèsera sur les travailleur-se-s, mais également sur les employeurs, cela explique aussi le soutien timide du patronat à la réforme.

5. Nos fondamentaux : de nouvelles sources de recettes pour renforcer notre système de retraites Il est clair que la réforme prévue par le gouvernement permettrait de faires certaines économies, mais au prix d’une violence sociale rare.

Il existe de multiples méthodes pour combler le déficit, même celui estimé par le gouvernement. Le véritable enjeu n’est pas là. Il réside plutôt dans la nécessité d’agir pour éviter la baisse annoncée des pensions (cette baisse étant le résultat des réformes précédentes, notamment l’indexation des pensions sur les prix plutôt que sur les salaires), et pour garantir un départ à 60 ans.

Pour cela, il faut trouver des sources de financement comme nous le proposons dans la note suivante « Note éco – Retraites : contre l’enfumage gouvernemental, les véritables chiffres sur le financement ».

Finalement, nous voyons que cette réforme, aux motivations budgétaires, est globalement beaucoup moins efficace que ce que laisse croire le gouvernement. L’un des effets majeurs est surtout la substitution de dépenses « positives » que sont les retraites à des dépenses réparatrices, palliatives comme les dépenses d’invalidité, d’assurance chômage, etc… On a donc des dépenses qui ont un effet bien moins positif sur le bien-être de la population.

De plus, puisque cette réforme ne permettrait finalement pas de faire toutes les économies attendues, il y a tout lieu à penser qu’elle serait suivie d’autres attaques contre notre sécurité sociale.

L’enjeu pour le Président de la République n’est plus que de conserver sa crédibilité « réformatrice » auprès de l’opinion mais surtout vis-à-vis de la Commission Européenne et du capital, dont il est le plus zélé serviteur.

À retenir :

  • En 2030, le relèvement de l’âge légal de 62 à 64 ans et l’accélération de la réforme Touraine engendrerait 17,7 milliards d’euros d’économies brutes. Les mesures d’accompagnement votées récemment réduisent ce potentiel d’économies de 5 milliards d’euros.
  • Le système des retraites serait donc en déficit de 600 millions d’euros selon le scénario retenu par le gouvernement.
  • La réforme impliquerait environ 3,5 milliards d’euros de dépenses nouvelles (chômage, RSA, accidents du travail, etc…)
  • Pour les finances publiques prises en globalité, la réforme se solderait par environ 8,5 milliards d’économies en 2030. C’est moins de 10% de ce que représentent les exonérations de cotisations sociales (85 milliards en 2023). C’est aussi 2 fois moins que ce coûte la baisse de l’impôt sur les sociétés (18 milliards d’euros par an)

En vie de luttes, le journal de l'IHS CGT44

2023 en vie de lutte

Un premier numéro de votre journal d’information En vie de luttes est sorti ; d’autres viendront... Il vous reste à vous enrichir de cette histoire et vous en inspirer pour les luttes à venir. N’hésitez pas à venir nous enrichir de vos savoir-faire et connaissances. Bonnes lectures

journal en vie de lutte

Communiqué unitaire suite violences policières du 14 mars à Nantes :

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Ce matin, un barrage filtrant a été mis en place sur le périphérique au niveau de la Porte de La Chapelle à l’initiative de l’AG interprofessionnelle du 9 mars. Environ 80 syndicalistes, étudiants, lycéens et soutiens se sont mobilisé-e-s dès le petit matin contre la réforme des retraites. L’objectif était double : contribuer au blocage économique du pays contre le passage en force du gouvernement et sensibiliser automobilistes et chauffeurs routiers, dont beaucoup nous ont fait part de leur soutien. Un peu avant 9h, le barrage filtrant a été levé et les personnes mobilisées sont parties le long du périphérique pour rejoindre le campus universitaire.

La police a suivi le groupe qui rentrait tranquillement le long de l’Erdre, plus de trente minutes après la fin de l’action interprofessionnelle, et a procédé à une nasse inexplicable et dangereuse au bord de l’eau.

Plaqués ensuite contre un mur durant une heure, étudiantes, étudiants et jeunes travailleurs ont été soumis à différentes violences et intimidations. Alors qu’ils et elles ne représentaient aucune menace, plusieurs ont subi des coups de matraque, de gazeuse en plein visage, des coups dans les parties génitales, des plaquages au sol, des insultes, des remarques et des violences à caractère sexuel,… Leur objectif semblait être de ficher l'ensemble des personnes présentes, photographiées et fouillées, et de les intimider.

La solidarité collective face à la répression du mouvement social s’est traduite par un refus collectif de ces méthodes et l’arrivée de soutiens de nos différents groupes politiques et organisations syndicales. Nous poursuivrons notre mobilisation contre cette réforme violente et injuste en dépit de toutes ces intimidations.

Un syndicaliste étudiant qui dénonçait la violence de l'intervention policière et refusait de lâcher le drapeau de son syndicat a été violemment interpellé et a été placé en garde en vue. Nous demandons sa libération immédiate.

Une nouvelle réforme des retraites : pour quoi faire ?

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« Notre système de retraite par répartition est un bien précieux et un symbole de notre nation » a rappelé Elisabeth Borne lors de la présentation de son projet de réforme des retraites. Avant d’ajouter que son « objectif est de le préserver ». Des mots pour tenter de rassurer. Car comme ses prédécesseurs, elle focalise sur le déficit. « Notre système de retraites est structurellement en déficit » a-t-elle insisté lors de la présentation de son projet, mardi 10 janvier 2023...

Ensemble pour la retraite à 60 ans

L’argument du déficit n’est pas nouveau En 1991, face au vieillissement de la population, le livre blanc des retraites privilégiait une adaptation progressive du régime de base des retraites pour « équilibrer le régime général, sans augmenter les cotisations ».

À l’époque l’ambition visait l’équilibre en 2010... Depuis 30 ans, les huit contre-réformes des retraites s’appuient toutes sur cet argument pour « sauver » le système… ou plutôt le déconstruire. Si le vieillissement de la population est une vraie question, il ne met pas en péril le système de régime de base des retraites.

D’abord parce que le système solidaire de retraite par répartition ne peut pas être en faillite grâce à la transmission instantanée des cotisations salariales vers les pensions. Mais si certains continuent à parler de faillite du système, c’est davantage l’argument du déficit qui revient pour tailler dans les droits à la retraite.

L’argument du déficit est-il valable ? Beaucoup de voix s’élèvent pour répondre par la négative. Même le dernier rapport du Conseil d’orientation des retraites reconnaît, qu’en l'absence de réforme, le système de retraite n’est pas financièrement en danger. En 2021 et 2022, les caisses de retraite du régime de base étaient même excédentaires respectivement de 900 millions d’euros et 3,2 milliards d’euros.




Malgré l’hypothèse d’un déficit jusqu’en 2032, le rapport du COR souligne qu’il n’y a pas de dépenses incontrôlées. Elles seraient globalement stables jusqu’en 2027 (entre 13,8 % à 13,9 % du PIB), puis augmenteraient jusqu’en 2032 (14,2 à 14,7 % du PIB) pour se stabiliser ou diminuer à partir de 2032.

Sur le long terme (d’ici 2 070), la plupart des scénarios du COR prévoient un retour à l'équilibre progressif, sans aucune réforme, entre « le milieu des années 2030 » et « la fin des années 2050 ». Quelques-uns annoncent un solde négatif sur l’ensemble de la période 2023-2070.

Un déficit insurmontable ?

Non seulement certaines hypothèses sont discutables, mais le gouvernement ne retient que les prévisions les plus pessimistes. Il omet par exemple de préciser que le déficit présenté est lié à la dégradation des ressources en raison de la chute de la masse salariale dans la Fonction publique et du gel programmé du point d’indice.

De plus, si déficit il y a, le COR écrit : « il peut être envisagé d’assurer l’équilibre financier du système de retraite, non pas chaque année, mais en moyenne sur une période donnée ». Or, en moyenne, sur les vingt-cinq prochaines années, le régime de base des retraites enregistrerait un déficit compris entre 0,1 % et 0,8 % du PIB.

Rien d’insurmontable d’autant qu’il existe un Fonds de réserves pour les retraites (FRR) qui s’élevait à 163,2 milliards d’euros fin 2021, soit 6,5 % du PIB. Celui-ci a été mobilisé pour un montant de 5 milliards d’euros en 2020, année de récession historique.

En cherchant un peu, il est clair que l’objectif est de faire des économies.

Il s’agit de provisionner 17,7 milliards d’euros afin de compenser les 13 milliards de déficits estimés ainsi que le financement des mesures de saupoudrage. Une somme certes élevée mais dérisoire comparée aux 300 milliards du « quoi qu’il en coûte » débloqués depuis deux ans.

En tout état de cause à plus long terme et malgré le vieillissement de la population, la part des dépenses de retraite serait stable, voire en diminution par rapport à la richesse nationale (PIB). Elle serait comprise entre 14,7 % (ce qui est le cas aujourd’hui) et 12,1 % toujours selon le COR.

Un montant moins élevé que celui de l'ancien CICE et sa pérennisation chaque année (+ de 20 milliards d’euros).

Alors pourquoi le gouvernement fait-il une fixette sur un système quasi à l’équilibre ? On peut trouver dans le rapport du COR un début de réponse.

Celui-ci explique que « selon les préférences politiques, il est parfaitement légitime de défendre que ces niveaux (de dépenses) soient trop ou pas assez élevés, et qu’il faut ou non mettre en œuvre une réforme du système de retraite ». Et de préciser qu’« en revanche, les résultats de ce rapport ne valident pas le bien-fondé des discours qui mettent en avant l’idée d’une dynamique non contrôlée des dépenses de retraite. »

Même le ministre de l’Économie, Bruno Lemaire a expliqué que si l’urgence était de trouver 17 milliards, il existait de multiples moyens de les trouver sans avoir à s'en prendre à notre système de retraites. L’ambition est aussi de rentrer dans les clous du pacte de stabilité européen. Car les dépenses de retraites en France représentent 14 % du PIB, alors que la moyenne européenne est de 10 %. Aussi, pour compenser la baisse des impôts, le gouvernement s’est engagé l’été dernier devant Bruxelles, à réaliser des réformes structurelles telles que celles des retraites afin de repasser sous la barre des 3 % de déficit d’ici 2027.

À qui va profiter cette réforme ?

Malgré le ton dramatique utilisé, ce n’est donc pas la solidité financière du système qui est en péril. Il s'agit en réalité d'utiliser les fonds dédiés à la retraite pour de nouvelles baisses d'impôts pour les entreprises ! Selon les estimations de 2021, le montant des aides publiques à destination des entreprises s’élève à plus de 150 milliards d’euros, ce qui en fait le premier poste du budget de l’État. Et cette politique va se poursuivre. Le gouvernement prévoit cette année, la suppression, au profit des grands groupes principalement, de la Contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), pour un coût de 9 milliards d’euros.

Un choix politique

Le « problème » des retraites, s’il en est, n’est donc certainement pas économique.

L’État pourrait très facilement gommer le déficit une bonne fois pour toutes. Le gouvernement Macron-Borne fait le choix de sacrifier les retraites aux dépens du plus grand nombre. La motivation gouvernementale est avant tout d’ordre idéologique.

Il s’agit uniquement, comme pour la dernière réforme de l’assurance chômage, de limiter les dépenses sociales. Il n'y a donc aucune urgence ni aucune fatalité à voir grignoter le système des retraites. Au contraire, notre système de retraite a besoin d’être renforcé pour améliorer les droits et prendre en compte, par exemple, les années d’études, compenser la pénibilité ou les inégalités femmes hommes. De nombreuses pistes de financement existent, débattons-en avec les salariés !

L'intersyndicale contre la réforme des retraites appelle à une nouvelle journée de mobilisations et de grèves à travers tout le pays le 7 mars pour obtenir le retrait de cette réforme profondément injuste.

Victoire syndicale à Cordemais

Cordemais Sept ans de lutte ont abouti au maintien de l’activité de la centrale de Cordemais. Le 20 janvier dernier, le projet Ecocombust 2 a reçu la validation officielle du ministère de la Transition énergétique.

Ascenseur émotionnel

Depuis 7 ans, la CGT se bat aux côtés des travailleur·euses contre la fermeture de la centrale à charbon, et pour sa conversion en centrale fonctionnant avec un combustible fabriqué – sur site - avec des déchets de bois jusqu’à présent inutilisés.

Et depuis 7 ans, des décisions sont prises, puis abandonnées, provoquant alternativement espoir et dépit.

Malgré l’AMI (Appel à Manifestation d'Intérêt) lancé par Barbara Pompili, alors ministre de la Transition écologique, malgré le soutien des élus locaux et de la population, malgré Paprec et EDF, principaux acteurs du projet, celui-ci n’avançait pas. Il ne manquait que le feu vert de l’actionnaire majoritaire d’EDF, le gouvernement.

La lutte paie ! Il aura fallu le dépôt d’un préavis de grève début janvier pour que le cabinet de Macron fixe un rendez-vous le 17 janvier.

« Nous avons insisté sur notre sentiment d’être menés en bateau, et réclamé de la cohérence politique par un engagement franc du gouvernement » indique Fabien Deschamps, délégué syndical CGT.

La détermination des travailleur·euses a été entendue : le courrier annonçant que Paprec et EDF étaient « Lauréats de l’AMI », est arrivé du cabinet d’Agnès Pannier Runacher le vendredi 20 janvier en début d’après-midi.

Préservation des emplois… et de l’environnement Ce sésame permet de lancer officiellement le projet d’usine sur le site de Cordemais. Non seulement le maintien de la centrale ne supprimera pas d’emploi, mais Ecocombust 2 créera, à termes, entre 60 et 80 emplois pérennes grâce à la construction de l’usine de transformation juste à côté de la centrale.

L’utilisation de "black pellets", issu de déchets de bois, en neutralité carbone, permettra aussi de préserver l’environnement.

La mise en service industrielle est prévue au plus tard à la fin de l’année 2025. La centrale permettra de produire les mégawatts pour les prochains hivers, sans charbon dans le process, avec une utilisation 100 % pellets à l’horizon 2027. Sa puissance énergétique pilotable (2 fois 600 mégawatts) est équivalente à celle d’un gros réacteur nucléaire.

À terme, la centrale a vocation à aller vers la production d’autres énergies décarbonnées, qui ne seront pas matures avant au mieux 2035.

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